L’objectif « zéro phyto » a franchi deux étapes majeures au 1er janvier dernier, en application de la loi de transition énergétique du 18 août 2015 : l’interdiction des produits phytosanitaires s’applique aux espaces publics et les distributeurs n’ont plus le droit de proposer ces mêmes produits en libre accès aux jardiniers amateurs.
Ainsi, depuis le 1er janvier, l’entretien des espaces publics passe par d’autres moyens que les produits phytopharmaceutiques (dérogation néanmoins pour les cimetières et les stades…jusqu’à une date pour le moment non définie). Cette disposition s’impose à l’État, aux collectivités locales et aux établissements publics. Elle s’applique aux espaces verts, aux promenades, aux forêts et à la voirie.
Des communes montrent l’exemple…
Dans le cadre de l’étude relative à la réalisation des plans de gestion différenciée objectif « zéro phyto » de la Communauté de Communes et des communes de Lislet, Montloué, Noircourt, Berlise et Dagny-Lambercy, le prestataire ECO’LogiC organisait vendredi 25 avril une journée de formation et de démonstration de matériels à destination des agents espaces vert et des élus de certaines communes de la communauté de communes des Portes de la Thiérache, mais aussi hors territoire.
Au programme :
-Rappel des enjeux et objectifs de la démarche,
-Démonstration de matériels alternatifs : différents outils pour le brossage mécanique/balayage, l’entretien des surfaces en graviers, le désherbage thermique,
-Démonstration d’un désherbeur thermique à air chaud pulsé,
-Démonstration de matériel électrique (débroussailleuse à lames réciproques, binette électrique, etc.).
Une quinzaine de personnes avait répondu présent, et a pu visionner plusieurs courts-métrages ayant trait à la végétalisation des cimetières, des jardins ou des rues. C’est sous une pluie battante ou à l’abri du préau de la mairie de Lislet que tout le monde a ensuite pu découvrir le matériel et s’essayer à ce dernier.
Mais, de l’avis de beaucoup sur le terrain ou au contact de la population, cette méthode «zéro phyto» prend plus de temps et requiert de la main-d’œuvre supplémentaire… or les communes ne sont pas riches !
Autre son de cloche entendu : « la végétalisation maîtrisée dans les cimetières, c’est bien, mais dès qu’une plante dépasse une tombe, les gens n’acceptent pas ! ».
Pourtant certaines communes tentent l’expérience, comme dans le cimetière de Lislet ou les Corbeilles d’argent et les Bergenias peu à peu s’implantent au détour d’une sépulture, sans pour autant proliférer à outrance.
On le voit, le «zéro phyto» doit faire son chemin et surtout être expliqué à la population !
Pédagogie et patience pour remplacer à terme les produits phytosanitaires !